Imagine un puzzle qui vous ment. Vous assemblez pièce après pièce, et au lieu de vous rapprocher d’une image figée, c’est le décor lui-même qui évolue. Des chats apparaissent là où il n’y en avait pas, des détails changent, des éléments se métamorphosent. Voilà le concept au cœur de la série 2 de Puzzlide, désormais sur Kickstarter. Et croyez-le ou non, ce n’est que le début.
Plus qu’un puzzle, une expérience narrative
Puzzlide, ce n’est pas simplement une boîte remplie de morceaux à encastrer. C’est une invitation à vivre une histoire, une immersion progressive dans un monde où chaque pièce posée change la donne. Le concept est né de l’esprit d’un créateur passionné par les Seek & Find (cherchez et trouvez) façon Où est Charlie ? ou Hidden Folks, et qui a déjà séduit des millions de joueurs avec ses jeux mobiles Time Geeks et Hidden Doodles. Cette fois, il pousse le concept plus loin : réunir puzzle physique et mécanique de jeu, dans un objet aussi intelligent que séduisant.
Trois nouveaux puzzles composent la série 2. Trois univers distincts, trois ambiances radicalement différentes, mais un même principe : celui du trompe-l’œil évolutif et du jeu d’observation intégré.
Les puzzles de la série 2
A day in Cat Town: un chaos félin délicieusement orchestré
Illustré par Inma Gallardo, A Day in Cat Town nous plonge dans un univers anthropomorphe aussi foisonnant qu’adorable. Des chats policiers, des ruelles étroites, des petits commerces tenus par des félins futés… et des souris toujours prêtes à mettre le bazar. À première vue, la scène ressemble à une illustration de conte moderne. Mais une fois lancé dans l’assemblage, on se rend vite compte que quelque chose cloche. Le dessin n’est pas une vérité figée : des éléments disparaissent, d’autres apparaissent, des comportements changent. On pense reconstituer une ville, on découvre une énigme.
Et une fois les 1000 pièces posées ? Le jeu commence. Grâce aux 50+ cartes illustrées de type Seek & Find, le puzzle se transforme en chasse aux trésors graphique. Chaque carte vous met au défi de retrouver un personnage, une scène, un détail dissimulé dans l’image. Une rejouabilité qui prolonge le plaisir bien au-delà de l’assemblage initial.
A day in the Ocean: naufragés, dauphins et illusions
Plus osé encore : A Day in the Ocean, signé Paola Cabrera, adopte une forme circulaire inhabituelle, donnant une vue aérienne d’un naufrage et d’une île mystérieuse. Ici, les illusions sont encore plus poussées. Le regard du joueur est happé dans une scène vivante où des dauphins jouent, des crabes conspirent et des survivants se rassemblent… sauf que certains détails clochent. Ce ne sont pas les mêmes visages qu’au début. Le décor change subtilement en cours de route. Les indices sont là, mais il faut être attentif. Ce n’est plus un simple puzzle, c’est un roman graphique éclaté sur 1000 pièces.
Et comme pour chaque Puzzlide, les cartes de jeu prolongent l’expérience. On y rejoue, on compare le puzzle au poster inclus pour découvrir les différences, les altérations volontaires. Une gymnastique mentale jubilatoire, entre observation pure et décryptage visuel.
A day in the Forest: retour au merveilleux
Avec A Day in the Forest, illustré par ruth2m, l’éditeur explore la veine féerique. Des fées cachées, des crapauds grincheux, des sorciers discrets et des lucioles qui veillent. Le style est doux, les couleurs chaudes, mais le terrain reste piégé. L’image ne correspond jamais tout à fait au modèle. L’assemblage devient un acte d’exploration : le joueur ne suit pas un plan, il le découvre en marchant.
Comme dans les deux autres puzzles, une fois terminé, l’image devient un plateau de jeu interactif grâce aux cartes Seek & Find. Un petit bijou à partager entre générations — et surtout, à refaire, car on n’observe jamais deux fois la même scène de la même manière.
Une production haut de gamme, des détails qui comptent
Chaque puzzle est fabriqué avec des pièces de 2,2 mm d’épaisseur — bien plus résistantes que les standards du marché. Cela se traduit immédiatement en main : aucune flexion, pas d’usure visible, un clic satisfaisant à chaque emboîtement. Et ce n’est pas tout. La série 2 introduit une vraie nouveauté attendue : des plateaux de tri intégrés à la boîte. Trois bacs rigides permettent de classer les pièces par couleurs ou zones, un petit luxe devenu essentiel dès qu’on dépasse les 500 pièces.
La campagne Kickstarter inclut aussi un grand poster pour chaque puzzle, essentiel pour les jeux de comparaison, et idéal si l’on veut encadrer l’œuvre finale.
Une campagne pour les collectionneurs et les curieux
Le projet Kickstarter propose plusieurs niveaux de soutien, allant de l’achat d’un puzzle unique à des bundles complets incluant les puzzles de la série 1 (encore disponibles en quantités très limitées). Chaque pledge comprend les cartes, le poster et les plateaux de tri — sauf pour la première série qui n’incluait pas encore ce dernier accessoire.
Côté expédition, le créateur a prévu un système de Pledge Manager post-campagne, avec tarifs réduits pour les contributeurs européens s’ils remplissent leurs infos dans les temps. L’objectif est clair : une logistique simple, sans frais cachés, et une transparence sur les coûts.
Pourquoi ça fonctionne
Puzzlide ne vend pas seulement un puzzle. Il vend un scénario. Une intrigue visuelle, une narration lente, rendue tactile par l’assemblage. Là où la plupart des puzzles sont contemplatifs, celui-ci est actif, changeant, joueur. On n’est pas face à une œuvre figée : on est face à une scène mouvante, pensée pour être manipulée, observée, recontextualisée.
C’est précisément cette double lecture — puzzle et jeu — qui en fait un objet fascinant. À l’heure où tout se consomme vite, Puzzlide impose un autre rythme : celui de l’attention, de la patience, de l’émerveillement progressif.
Pour les amateurs de Where’s Waldo, de jeux d’observation malins ou de puzzles exigeants, c’est un ovni à ne pas laisser passer. Et pour les néophytes ? C’est peut-être le point d’entrée rêvé vers un nouveau genre, qui respecte l’intelligence du joueur tout en l’émerveillant à chaque coin d’image.
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