EeBoo

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Il y a des marques qui font des puzzles. Et puis il y a eeBoo, qui fait du puzzle un manifeste. Fondée en 1994 à New York par Mia Galison et son mari Saxton Freeman, eeBoo ne ressemble à aucune autre marque du secteur. Elle s’inscrit dans une esthétique radicalement à part, combine exigence visuelle et conscience sociale, et transforme l’objet puzzle en une œuvre d’art collaborative, éthique et générationnelle. Ce n’est pas une ligne marketing : c’est leur ADN.

Un puzzle, c’est un tableau qui prend son temps

Première chose qui frappe avec eeBoo : les formats. Oubliez les sempiternels rectangles ennuyeux. Chez eux, les puzzles sont souvent carrés, parfois ronds, et oscillent entre 500 et 1000 pièces. L’ergonomie du puzzle change, l’œil se déplace autrement, et le cerveau est légèrement bousculé – dans le bon sens. C’est un peu comme si vous passiez du cadre photo classique à un vinyle collector avec une pochette ouvrante. C’est plus immersif, plus riche, plus joyeux.

Chaque visuel est une véritable composition. Pas de photos stock ou d’illustrations génériques : eeBoo travaille exclusivement avec des illustrateurs et illustratrices issu·e·s du monde de l’édition jeunesse. Résultat : un style immédiatement reconnaissable, fait de détails foisonnants, de palettes maîtrisées, d’univers narratifs. Ce sont des puzzles qui racontent quelque chose, et qui, surtout, s’adressent à l’intelligence de celui ou celle qui les assemble.

Prenez par exemple le puzzle « Votes for Women » (500 pièces). C’est un hommage vibrant au combat féministe américain, traité avec finesse et nuance. On est loin des clichés ou du militantisme plaqué : c’est documenté, incarné, illustré avec soin. Et c’est aussi un bel objet. En cela, eeBoo renoue avec ce que le puzzle peut être : une manière d’explorer le monde, de réconcilier beauté et réflexion, de se poser autour d’une histoire.

Une entreprise familiale qui a grandi avec ses enfants

Ce qui rend eeBoo si singulière, c’est que la marque n’a jamais été pensée pour coller à une tendance. Dès le départ, Mia Galison a fait un pari : créer une entreprise depuis sa maison, à hauteur d’enfant, pour concilier parentalité et création. Au lieu de cloisonner, elle a tout mélangé : les dessins, les valeurs, le jeu, les idées. Pendant que les enfants dessinaient sur le sol, elle dessinait l’avenir d’une marque qui allait devenir culte.

Mais attention, ce n’est pas une histoire de “mompreneur” en quête d’occupation : c’est une démarche politique. En refusant les compromis du monde du travail traditionnel, Mia a inventé son propre modèle. Celui d’un business ancré dans des valeurs éducatives, inclusives, féministes et écologiques. Aujourd’hui, eeBoo est encore une entreprise dirigée par des femmes, soutenue par des familles, et tournée vers un seul cap : faire des objets beaux, durables, et porteurs de sens.

Écologie, diversité, transmission : ce n’est pas du greenwashing

eeBoo fabrique ses puzzles à partir de carton recyclé, utilise des encres végétales, et réduit au maximum les emballages plastiques. Ils sont certifiés FSC® et même neutres en carbone depuis 2022. Mais là encore, ce n’est pas une posture. Il y a une cohérence globale, du choix des matières à celui des thèmes représentés : biodiversité, inclusion, histoire culturelle, art populaire…

Dans leurs illustrations, toutes les peaux, tous les âges, tous les genres apparaissent. Ce n’est jamais forcé ni condescendant, simplement normal. Comme dans la vraie vie. Les enfants peuvent se reconnaître. Les adultes aussi. On n’est pas dans la diversité de façade, mais dans l’affirmation tranquille que chacun·e a sa place.

Cette volonté se retrouve aussi dans les produits eux-mêmes. eeBoo ne cherche pas à vous pousser à la surconsommation. Au contraire. Leurs puzzles sont conçus pour durer, pour être transmis, pour être refaits. C’est une logique d’objet-compagnon, pas de marchandise jetable. On est très loin des modèles “fast puzzle” produits à la chaîne. Ici, chaque pièce compte.

Piece & Love : la maturité d’un puzzle adulte

En 2017, eeBoo a lancé une ligne dédiée aux adultes : Piece & Love. L’idée ? Conserver l’ADN graphique et éthique de la marque, mais avec des thématiques plus complexes, plus matures, plus contemplatives. C’est la preuve que les puzzles ne sont pas (ou plus) un truc de grand-mère ou de salle d’attente. Avec eeBoo, ils deviennent un espace de méditation active, de plaisir esthétique, de pause consciente. C’est aussi une réponse au tout-écran : un moment de calme, sans dopamine instantanée, qui s’apprécie lentement, comme une tasse de thé noir ou un roman illustré.

Cette ligne adulte n’est pas un simple rebranding : c’est un prolongement naturel. Les enfants ont grandi avec eeBoo, et la marque les suit dans leur évolution. C’est aussi une passerelle intergénérationnelle. Les grands-parents, les parents, les enfants peuvent tous se retrouver autour du même puzzle, sans avoir besoin d’un écran ou d’une règle compliquée. Juste l’envie de faire ensemble.

En conclusion

eeBoo n’est pas seulement une marque de puzzles : c’est un manifeste esthétique, éthique et familial. À l’heure où les objets sont souvent pensés pour être consommés, puis oubliés, eeBoo prend le contre-pied : ses puzzles sont faits pour être regardés, manipulés, transmis. Ils racontent des histoires, provoquent des discussions, et vous invitent à ralentir.

Ils ne prétendent pas tout révolutionner, ils le font discrètement, pièce par pièce, en s’inscrivant dans une forme de résistance douce : à la laideur, à la précipitation, à l’oubli. Si vous cherchez un puzzle qui a du sens, du style et du souffle, eeBoo mérite largement sa place sur votre table.

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